Construction d'une ombrière
 






 



J'ai noté, dès ma première visite en Amérique en 1995 dans les jardins ou parcs, des coutumes que l'on rencontre rarement en France.




Leurs propriétaires raffolent d'objets plus ou moins de bons goûts (selon les miens) pour décorer.







Cela n'interdit pas, quelquefois (oui mais rarement) une pointe d'humour.





Deux habitudes ont surtout frappé ma curiosité car elles concernent le bien-être des plantes :

1) L'arrosage enterré et automatisé est presque une obligation qui se conçoit ...avant la mise en place des plantes.



2) les professionnels comme les amateurs font le plus souvent pousser leurs plantes sous une ombrière.


1) Chez un amateur canadien.






2) Chez Kathy Van Veen, pépiniériste réputée de l'Orégon => on dit qu'elle est capable de faire raciner un crayon.










J'ai longtemps réfléchi à ces ombrières. Pouvait-on les adapter en France ?

Elles sont pratiques et d'un coût relativement bas pour les Américains qui peuvent acheter du bois à bon marché. La construction est simple et rapide : il suffit de poser une planche sur deux pour avoir 50% d'ombre.
Cependant tout n'est pas aussi idyllique qu'il semble : le bois est putrescible à plus ou moins long terme et j'ai pu constater dans de nombreux endroits des planches qui s'écroulent sur les plants et qui ne sont pas remplacées car les tuteurs sont également plus ou moins pourris.

Mais surtout, l'inconvénient majeur à mes yeux est que les plantes reçoivent 50% de lumière en moins TOUTE L'ANNÉE

Si ce but est recherché pendant l'été et même fortement désiré en pleine canicule, il devient un handicap certain pendant les jours où la luminosité est faible.

Vous me direz que la solution est simple : il suffit de retirer les plantes et de les entreposer ailleurs.
Simple, mais pas pratique : outre les manipulations répétées dommageables pour les vertèbres, il faut pouvoir disposer d'une autre aire de stockage ce qui double votre superficie.

Un autre inconvénient, moindre je vous l'accorde, est que les ombrières de ce type sont fixes.
Néanmoins cela peut avoir son importance car, en une vingtaine d'années, j'ai changé l'emplacement de mon aire de stockage au moins quatre fois en fonction du nombre de plantes et de leur environnement qui évoluait.

En résumé, il me fallait une structure qui ne couvre pas les plantes quand la luminosité ne l'impose pas et amovible pour éventuellement la déplacer. Il fallait donc quelque chose de léger.






La solution était des barrières de chantier employées dans la construction de clôtures mobiles.

Le principe est simple : c'est un rectangle constitué de tubes soudés dont l'intérieur est grillagé. Une des extrémités des deux plus gros tubes s'encastre dans un plot ciment pour que l'ensemble tienne verticalement.
Leur taille est plus ou moins standardisée. Elles sont données pour 3,5 m de long et 2 de haut. Elles sont relativement légères puisque l'épaisseur de leurs tubes n'est que de 1 mm. Leur poids +/- 15 kg.
Il m'en fallait 22 pour faire 4 sections de 2 m de large plus leurs plots .
Le prix de l'ensemble était vertigineux. Une barière neuve à elle seule coûte environ 100 euros.

Pendant deux années j'ai couru les ventes aux enchères de matériel de construction sans concrétiser. Tantôt parce que le matériel était trop abimé ou insuffisant mais le plus souvent parce que les enchères montaient trop haut.
Jusqu'à la semaine dernière où j'ai ramené tout ce qu'il me fallait.








Quatre barrière étaient d'un modèle légèrement différent : les coins supérieurs étaient arrondis. Je décidais d'en faire les côtés du module.
La pose est facile : les plots en béton (25 kg) sont espacés de 3,5 m et l'on emboite les pieds des barrières dans les trous ad hoc.





Quand les deux parois verticales ont été posées, j'ai glissé au centre la première barrière qui doit faire office de toit .





Puis les deux autres dont un bord chevauche la barrière centrale. Cette disposition me permettant d'économiser deux barrières centrales verticales.
Au fond le tissu de l'ombrière.





Le tissu est posé et le grillage des barrières le soutient parfaitement sans qu'il soit nécessaire de le tendre.





Je mets aussitôt quelques plants pour voir l'espace que je dois laisser libre pour pouvoir arroser. Un petit 50 cm.





La première alvéole est remplie pour dégager l'espace de la future deuxième alvéole.





La deuxième alvéole avec la partie centrale de son "toit".
En haut à droite vous pouvez voir un tube gris. C'est un tube plastique qui me sert à faire les jonctions des pieds des barrières. Il suffit d'emboiter le pied de la barrière dans ce tube.


Exemple.
Les ficelles sont là pour éviter que les tubes ne se déboitent accidentellement.





La pose du tissu de l'ombrière, à la toute première fois, est plus fastidieuse que pour les fois suivantes.





Pour l'enlever il suffit de tirer sur ses bords après avoir mis une ficelle de rappel dans les oeillets. Simple et surtout rapide.





Il faut tirer sur cette ficelle pour ramener le tissu de l'ombrière qui glisse facilement sur le grillage des barrières.





Des sandows faits maison maintiennent tendues les deux extrémités du tissus.





Les sandows ont été faits avec des crochets inox de couvreur.





L'ombrière avec ses trois alvéoles opérationnelles.
Position ciel couvert.



Position ciel ensoleillé.







 
L'entière construction de cette ombrière a été faite de mes seules mains.
Personne ne m'a aidé et je suis loin d'être un fort des halles : c'est donc à la portée de tout le monde.
L'énorme avantage de cette ombrière est la facilité et la rapidité avec laquelle le tissu peut être mis en place ou enlevé.