PHYTOPHTHORA CACTORUM ou CITRICOLA



Les rhododendrons infectés par les différents phytophthora qui sont la cause de ce que les anglo-saxons appellent le dieback, présentent des symptômes caractéristiques mais multiples selon l'endroit où le Phytophthora s'introduit.
Le champignon peut pénétrer par les feuilles, les brindilles, les vieilles hampes florales et même par les capsules de graines sur une seule branche.

Le phytophthora cactorum est le "gentil" de la famille.
Ce n'est pas un tueur comme le phytophthora cinnamomi car :
- quand on constate son attaque la plante n'est, bien souvent, pas contaminée à un point de non retour.
- les moyens de lutte existent.



SYMPTÔMES


La destruction des cellules de la nervure centrale sur une jeune feuille est la conséquence d'une infection par le pétiole qui peut également se traduire par un chancre en forme d'écusson autour de la base de ce pétiole.
La progression de la maladie est proportionnelle à la maturité des tissus. Les symptômes sont alors caractéristiques du dieback : toutes les feuilles d'une ou plusieurs pousses pendent avec une tendance à l'enroulement sur elles-mêmes. Elles présentent, en plus, un aspect terne et fatigué qui les fait repérer tout de suite parmi le reste du feuillage sain.
Au fur et à mesure que les tissus s'aoûtent les chances pour que la plante ne soit pas attaquée augmentent; on a même constaté l'arrêt de la contagion en fin de saison sans qu'il y ait de redémarrage l'année suivante.

Cette progression peut quelquefois s'arrêter d'elle-même comme sur cet exemple où l'on constate la naissance de nouvelles pousses sous les rameaux morts.
Vous aurez noté à ce stade que les différents phytophthora responsables du dieback (prononcer daïbaque) entrent par les parties aériennes et descendent vers les racines contrairement au phytophthora cinnamomi, étudié précédemment qui pénètre par les racines et monte dans les parties aériennes. C'est pour cela que je dis que c'est le gentil de la famille.
Le bois sous l'écorce présente, cependant, les mêmes colorations brunes dans les parties infectées.



Faire le bon diagnostic






LUTTE

L'eau est un facteur favorisant d'une part l'émission et la multiplication des spores et d'autre part leur dissémination. Il a également été noté qu'un mince film d'eau était nécessaire pour que l'infection ait lieu. Les périodes de fortes pluies avec une couverture nuageuse prolongée qui empêche l'évaporation doivent être un signal de vigilance pour le jardinier qui s'interdira tout apport azoté à l'entrée de l'été.
L'inspection régulière des plantes à la saison critique, avec la taille des rameaux atteints (couper jusqu'à atteindre les cellules saines) sera pour l'amateur la meilleure et la plus économique des défenses dans le cas d'une collection comportant une majorité de plants d'une certaine taille.
Si cette collection est plus récente, les sujets les plus jeunes étant plus sensibles, il est judicieux quand les paramètres 1) pousses nouvelles encore tendres, 2) eau et 3) chaleur menacent de se rencontrer, de traiter à titre préventif avec des fongicides de synthèse. Les produits sont multiples et variés. Par précaution supplémentaire appliquer alternativement deux produits différents en respectant les doses naturellement et les intervalles prescrits.
Les applications devront commencer vers la fin juin, si vous avez des sujets à risque, et vous pouvez en règle générale cesser les traitements quand les jeunes pousses sont endurcies c'est à dire vers la mi-août. Le dieback ou "flétrissement" du rhododendron peut être provoqué par les phytophthora cactorum, citricola, cambivora, citrophthora et heveae. Il est également causé par le botryosphaeria et le phomopsis.
Rassurons le lecteur. Un plant de 4 à 5 ans est rarement tué par le phytophthora cactorum ou citricola. L'amputation d'un rameau, voire d'une branche bien qu'inesthétique est en général le seul préjudice subi. C'est pourquoi il est du plus grand intérêt d'inspecter régulièrement ses plants de façon à n'avoir à pratiquer qu'une amputation légère.

Exemple en images.

Puisqu'il progresse vers le bas la parade consiste à être plus rapide que lui.

Voici une partie attaquée par le phytophthora cactorum.

Il faut couper le rameau dont les vaisseaux sont obstrués. La première coupe n'a pas été suffisante.
Cela a été fait délibérément : vous pouvez retrouver facilement le point de coupe sur la photo précédente.

Cette fois nous sommes revenus sur les parties saines : la progression du cactorum est jugulée.



PROBABILITÉ

Assez fréquent, de plus les attaques sur une même plante peuvent se succéder à un intervalle plus ou moins grand.