Rhododendron SPINULIFERUM var. SPINULIFERUM

sous-section Scabrifolia




L'arbuste examiné à la R.S.F. ne faisait qu'environ 1,8 m de haut pour un peu plus d'1 m de large mais il peut atteindre un peu plus de 4 m de haut selon certains auteurs et un peu moins selon Flora of China.
L'écorce pratiquement lisse des sujets âgés est de couleur brun pourpre.
Son port est sans conteste érigé avec une tendance à pousser de façon désordonnée.


Photo prise à la Rhododendron Species Foudantion en mai 2005


Des soies blanches couvrent les pousses nouvelles ainsi que les feuilles. On distingue de nombreuses écailles un peu partout, espacées de une à trois fois leur propre diamètre.


Photo prise dans mon jardin en mai 2011



Les feuilles nouvelles présentent souvent une coloration ± rougeâtre.


Photo prise dans mon jardin en mai 2011


Photo prise dans mon jardin en mai 2009

Qu'elles perdent rapidement pour un vert clair.


Photo prise à Brême en mai 2010

La pousse peut atteindre entre 20 et 30 cm par an.


Photo prise à Brême en mai 2010





FEUILLES.


Les feuilles sont de forme oblongue-lancéolée, oblancéolée, lancéolée à elliptique de 2,5 à 9,5 cm de long pour 1,5 à 4 cm de large.
Dessus de la feuille vert foncé, réticulé toujours, bullé quelquefois dans les cas extrêmes, lépidote.

Photo prise à Brême en mai 2010

Les nervures sont en creux où peuvent s'accumuler, selon le lieu de culture, quantité de minuscules débris propices au développement de mousses en zone ombragée.

Photo prise dans mon jardin en mars 2009

Le dessous des feuilles montre que les nervures sont couvertes de soies qui, au fur et à mesure que la feuille vieillit ne persistent que sur la nervure centrale. Bords poilus.
De fines écailles claires, largement séparées, couvrent la surface.

Photo prise dans mon jardin en mars 2009

Base cunéiforme => Voir définition

Photo prise dans mon jardin en mars 2016

Apex aigu large => Voir définition

Photo prise dans mon jardin en mars 2016





INFLORESCENCE.


Les boutons floraux sont regroupés à l'extrémité des branches.

Photo prise dans mon jardin en janvier 2014

Quelquefois en assez grand nombre.

Photo prise dans mon jardin en janvier 2014

Les écailles des boutons à fleurs sont blanches, pubescentes et lépidotes.

Photo prise dans mon jardin en janvier 2011

Chaque bouton contient de 2 à 6 fleurs.

Photo prise à Exbury en avril 2013





COROLLE.


Corolle érigée, tubulaire avec les lobes au nombre de 5 qui se referment. Longueur entre 2 et 2,5 cm.
Couleur rose, orange, rouge ou rouge brique à cramoisi ; souvent bicolore quand elle est jeune et renfermant du liquide.

Photo prise dans mon jardin en mars 2016

Le stigmate sort en premier. Viennent ensuite le pistil et les étamines qui sont de plus en plus protubérentes au fur et à mesure que la corolle vieillit.

Photo prise dans mon jardin en mars 2011

Etamines, dix, glabres.

Photo prise dans mon jardin en mars 2016

Anthère pourpre noirâtre.

Photo prise dans mon jardin en mars 2016

Ovaire soyeux, aucune glande.

Photo prise dans mon jardin en mars 2016

Style glabre, souvent coudé près de l'ovaire. Conséquence de sa sortie en force de la corolle (?).

Photo prise dans mon jardin en mars 2016

Calice minuscule en forme de disque sans lobe apparent, lépidote. Bords ciliés.

Photo prise dans mon jardin en mars 2016

Photo du même calice sous un angle différent





COMMENTAIRE.


Gravure tirée du Curtis's Botanical Magazine

Gravure tirée du livre de Davidian. Autorisation de reproduire.

Le rhododendron spinuliferum var. spinuliferum attire toujours la curiosite des visiteurs quand ils le découvrent en fleurs et s'étonnent que ce soit un rhododendron. Le voir une seule fois en fleurs suffit pour le garder en mémoire tant il est atypique. On ne risque pas de le confondre avec une autre espèce à corolle tubulaire.

Sa floraison dure longtemps et se termine un peu comme celle des azalées : les coroles fanées ne tombent pas tout de suite.

Photo prise à Exbury en mai 2009.

Il ne semble pas avoir attiré outre mesure l'intérêt des hybrideurs.
On ne recense, en effet, que seulement une dizaine d'hybrides enregistrés avec plus de 75% en utilisant le spinuliferum comme mère.
Ces hybridations ont été faites, pour la plupart, dans les années 1930. Le rhododendron Crossbill en fait partie.
Il faut ensuite attendre presque 50 ans pour voir l'enregistrement par Peter Cox d'une hybridation avec le spinuliferum : le rhododendron Razorbill qui perd le port érigé du spinuliferum pour prendre un port beaucoup plus compact.

Rhododendron Razorbill. Photo prise au Danemark (jardin de J. C. Birck) en mai 2010

Plus de 10 ans plus tard, Peter Cox change son fusil d'épaule : il utilise le spinuliferum comme père tout en cherchant à obtenir le même résultat qu'avec Razorbill, à savoir un port compact. Dans ce but, il utilise le R. keiskei 'Yaku Fairy' comme mère. Résultat "mitigé".

Cinq ans plus tard, retour à la case départ. Il utilise, cette fois, le R. Razorbill comme mère et le marie au R. racemosum. C'est le rhododendron Brambling

Voir Brambling




Le R. spinuliferum se décline en deux variétés :
R. spinuliferum var. spinuliferum
R. spinuliferum var. glabrescent

Glabrescent signifie "qui devient glabre" => Les feuilles, les pédicelles, les calices et les ovaires de cette variété sont presque dépourvus de poils. On trouve quelques rares poils le long des nervures sur le dessous des feuilles.
Je n'ai jamais rencontré cette variété.




BIBLIOGRAPHIE.


Flora of China
Pocket Guide to Rhododendron Species. J. McQuire & M. Robinson.
Rhododendron Species. H. H. Davidian.
The Encyclopedia of Rhododendron Species. Peter Cox & Kenneth Cox.
The Rhododendron Handbook 1998. Royal Horticultural Society.




Photos Marc Colombel